Mexico
Calakmul : le puzzle géant.
La région est plate comme la mer, simplement recouverte d'une forêt tropicale basse, entre 10 et 20 mètres de haut pas plus.
Ici et là, d'énormes tas de cailloux cachent des temples écroulés.
A Calakmul l'essentiel du site est encore enfoui dans sa gangue de terre. Seuls quelques bâtiments ont été dégagés, parfois même que partiellement, parfois même uniquement sur 2 ou 3 mètres de large. Cela donne : un gros tas de cailloux recouvert de végétation et au milieu, un escalier somptueux couvert de Chaàk et de jaguars qui mène au sommet.
Le travail est titanesque, non seulement il faut dégager l'énorme volume de gravats qui emprisonne les édifices. Mais une fois dégagé, il faut trier les pierres une par une et leur retrouver leur place d'origine.
On est loin du puzzle en carton qui tient sur une étagère de supermarché : chaque pièce pèse 100kg, 500kg, 1 tonne... il y en a des millions, des milliards...
Seules les sculptures pourraient amener un peu de simplicité, mais vu la redondance des représentations du dieu Chaàk, nous doutons de l'apport.
Reste qu'au Mexique, le travail des archéologues est loin d'être fini... très loin !
Palenque : Maya Life
Pas facile d'être Maya avant hier ! Vie de labeur sous trop de chaleur, au milieu des temples rouge sang, massifs voir écrasants.
260 fêtes par an mais autant de sacrifices saignants pour tenter d'amadouer ces dieux si puissants, si présents : Chaàk et Quetzalcoalt.
Pas facile d'être Maya hier ! Pas facile de choisir entre les demi-dieux débarqués à cheval de leur grands oiseaux blancs et les oppressants occupants Aztèques ; occupant de plus en plus gourmand en impôts et en vies humaines.
Car la prophétie semble se réaliser : les récoltes sont mauvaises, le dieu déchu arrive de l'est sur de grands vaisseaux blancs. A Mexico, on décapite à tour de bras, pour tenter de juguler la fin du monde.
Pas facile mais engageant car l'allié d'aujourd'hui (Hernan) se révélera pire que l'ennemi d'hier (Montezuma) !
Pas facile d'être Maya aujourd'hui ! Au Chiapas, sans eau courante ni électricité (80% de la population), sans éducation ni santé, avec des salaires à 3 euros/jours et un fort taux de chômage (30%). Tout ceci alors même que le gouvernement pille le sol très riche et les ressources de la région, à la botte de multinationales américaines !
Mais le 22 décembre 2012, la roue va tourner, la prophétie va à nouveau se réaliser.
A la période de chaos actuelle va succéder l'avènement du 5ème monde. Un monde plus proche de la nature, plus harmonieux. Un monde où les Mayas auront à nouveau leur place.
A moins que cela n'est pas lieu...
Uxmal : Chaàk
Partout présent sur les murs, dans les palais, en dessin ou en sculpture ; Chaàk nous a aussi fait l'honneur de nous accompagner pendant toute notre balade...
Mais qui est-ce donc ?
Métier : Dieu
Spécialité : Pluie
Signe particulier : Grosse trompe en plein milieu du visage.
Goûts : Sacrifices humain indifféremment homme, femme ou enfant, esclave, noble ou simple mortel.
Préférence : Sacrifié par décapitation ou par arrachage du cœur au choix... mais plusieurs à la fois (20 000 lors d'une grosse fête juste avant l'arrivée des espagnols).
Les palais sont truffés de représentations de ce rigolo à trompe d'éléphant qui nous a plut dessus pendant 8 jours !
Mayapan : Le lodge
Au sortir de Mayapan, il est tard, trop tard !
Mayapan, cité perdue au milieu de la jungle, à l'écart des sentiers touristiques. Nous y découvrons bien mieux qu'à Chichen Itza, les temples, les pyramides, les palais, les fresques, les dieux...
Seuls, nous imaginons la vie tranquille ou mystique de ce peuple Maya si mystérieux. Mystérieux car Hernan Cortès n'avait rien d'un ethnologue.
Il est tard donc. Il pleut des seaux. A Santa Elena, nous trouvons refuge au Pickled Onion et basculons dans la magie du lieu. Nous nous installons pour une nuit dans notre hutte traditionnelle avec toit en palme et murs en torchis.
Fantastique !
Chichen Itza : Le jeu de pelote de la mort !
Deux murs latéraux avec des pans inclinés, un terrain tout en longueur.
Au centre de chaque mur, un rond vertical à plusieurs mètres de hauteur.
2 équipes de 6 joueurs et 2 capitaines.
Un jeu mythique, une quête mystique au public sélectionné fait de prêtres et de nobles.
Une journée de jeu de balle au terme de laquelle le gagnant avait l'honneur de se faire couper la tête par le vaincu !
Eliott et Kicco, nos deux pelotari en herbe, se verraient bien prêtre, chaman ou seigneur... mais pas joueur. Ah ça non !
Maya World Tour
Nous laissons notre bateau à la marina Milagro, sur l'île des femmes, et louons une Nissan pour visiter le Yucatan.
Chichen Itza, Mayapan, Uxmal, Kanah, Sayli, Coba, chaque jour nous découvrons un peu plus, comprenons un peu mieux ce que devait être la vie des Mayas, leurs coutumes et leurs croyances.
Palenque, Calakmul, Tulum, chaque site se ressemble un peu mais diffère franchement en fait. Du site classé, surbooké, déboisé, dénaturé au village noyé dans la jungle, les singes et les jaguars,le contexte est varié, les époques et les états aussi.
Mexico !
Après 30 heures de mer dont 4 heures à 1,5 nœuds sur le fond, merci le Gulf Stream, nous jetons l'ancre à l'Isla Mujeres.
Changement d'ambiance radical pour l'équipage qui redécouvre les joies de la société de consommation « latine » : des supermarchés remplis de produits mangeables( et d'autres moins genre les cactus, les sauterelles et les oeufs de fourmis), des boutiques partout, des touristes aussi... beaucoup de touristes, des problèmes de sécurité totalement absents à Cuba.
Après 2 jours de formalités et de visites d'officiels (agriculture, douane, immigration...), nous pouvons enfin parcourir l’île en voiturette de golf et faire un plouf dans l'eau turquoise et poissonneuse.
Kéliane croise sa première divinité maya, la déesse de la fertilité. Nous aussi d'ailleurs, mais ce qui nous surprend le plus c'est de voir notre première limule... à l'aquarium, en attendant d'en voir dans la nature !