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Caraibe

De Santiago à Cienfuegos : Los Jardines de la Reina

12 jours après notre atterrissage à Santiago de Cuba, nous embarquons les grands-parents Rohou pour aller vers Cienfuegos. Nous passons quelques jours à Santiago, histoire de les laisser s'acclimater, retrouver leurs petits-enfants et prendre le pouls de ce pays si particulier. Le dimanche matin nous faisons l'avitaillement en groupe dispersé, à Santiago. Le dimanche après-midi, nous réalisons les formalités avec des officiels toujours aussi sympathiques, mais nombreux et lents. En début de soirée, nous détenons enfin notre Despacio (autorisation de navigation) et quittons Santiago en même temps que Loïc et Marie, des copains qui eux rentrent en France ! Cabo Cruz, Santa-Cruz del Sur, Cayo Chocolate, Cayo Cuervo, Trinidad et enfin Cienfuegos… Nous multiplions les expériences, rencontrons quelques cubains, voyons beaucoup d’oiseaux, de la mangrove et… des langoustes bien sûr. Car cette vaste lagune que nous traversons dans sa longueur, sur plus de 150 milles nautiques, regorge d’une dense faune sous-marine. Les leurres à peine mis à l’eau séduisent barracudas, king fish, carangues queues jaunes ou thazards maquereaux toutes les demi-heures. Poissons de plus de 5kg que nous remontons parfois déjà croqué par un plus gros…

Los Taïnos

Nous abordons la première des 4 grottes du site en compagnie d'un groupe de... français, avec guide ! Passé la petite leçon de géologie, on rentre dans le vif du sujet : les Taïnos. Le guide les décrit comme un peuple pacifique qui vivait dans des cabanes et se servait des grottes comme de temples, d'où les nombreux dessins datant de 500 à 800 ans, laissés sur les murs. Pendant que Colon pillait leur or et leur connaissances médicinales, tout en donnant leurs enfants à manger à ses chiens, les indiens dessinaient l'envahisseur croix en main, avant de se suicider collectivement pour échapper à l'esclavagisme. Les grottes sont immenses et couvertes de témoignage : - ici un jeu de balle, un fête, une transe de chamane, - là un lamantin, un ibis, une baleine ou un crocodile, - sur ce mur, l'enterrement d'un chef, accompagné de sa femme ensevelie vivante avec lui, - sur celui-ci, les enfants des ennemis que l'on engraissait avant de les manger, - là, un médecin lapidé avec toute sa famille, suite à l'échec de sa thérapie appliquée à un chef....

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El Parque Nacional Los Haitises

De la marina de Puerto Bahia, repère de super-riches ou nous avions posé notre bateau pour quelques temps et quelques $, nous rejoignons El Parque Nacional Los Haitises. Seuls au monde, nous découvrons l’environnement des indiens Taïnos... et, accessoirement, de Kho Lanta. La tranquillité et la beauté de ce site donne une atmosphère magique et paisible. Comme dans la baie d'Along, les cayos calcaires sont creusés à la base. L'absence de vie humaine (merci Colon) donne le champ libre aux oiseaux, nombreux et variés, ainsi qu'à une végétation luxuriante. Demain nous visiterons las cuevas, tenterons de pénétrer cette jungle primaire et de comprendre ces indiens.

Jour de marché

A Santiago nous faisons quelques courses au marché pendant que Kicco marmonne, d'abord dans sa barbe puis beaucoup plus fort, que : « ça sent horriblement mauvais ». Il est vrai que c'est très « couleurs locales » : poulaillerie ultra sale, rues jonchées de détritus.... pap adore.

Ascension des 3000m du Pic Duarte

Nous voulions faire du canyoning, découvrir la montagne et son pic Duarte culminant à plus de 3000 mètres. Au lieu de cela les parents rencontrent des dominicains forts sympathiques et les enfants, des amibes qui le sont beaucoup moins (sympathiques, pas dominicaines... évidement). Il nous restera le souvenir de l'hôtel et de la belle cascade del Salto Baiguarte.

Christobal Colon

Toujours à Santo Domingo, nous découvrons un peu plus le personnage Colon : Coté pile : fin navigateur, brillant inventeur et découvreur du Nouveau Monde. Coté face : esclavagiste convaincu capable des pires cruautés pour arriver à ses fins. Il débarque sur la côte nord une première fois en 1492, avec ses 105 membres d'équipage embarqués sur de bien frêles esquifs. Rapidement il est confronté à une certaine méfiance, sous forme de volées de flèches, de la part des indiens Taïnos. Il reprend la mer illico pour annoncer la nouvelle de sa découverte aux souverains hispaniques, empruntant une route très proche des alizés en 45 jours. Puis il revient dans la foulée, en 1493, avec 1500 hommes. A son retour, les 39 hommes laissés sur place sont tous passés à la casserole, car les locaux adorent les blancs... en sauce ! Colon se lance dans l'extermination des indiens, il en garde une partie pour servir d'esclave mais les remplace rapidement par des noirs africains, plus efficaces, forts et besogneux. Un prêtre s'élève contre le massacre, bien faible petite lueur dans le bain de sang. Il écrit un livre- playdoyer en faveur des indigènes avant de partir pour Cuba, plus calme. En 1499, Colon se fait renverser par De Bodavilla, trop cruel aux yeux de la reine. Mais Hispagnola est déjà réduite au statut d'île étape, sur la route de l'or : vite découverte, vite pillée de ses richesses (or, plantes et vie indigène), vite oubliée par les souverains qui n'y mettrons jamais les pieds. Ses fortifications ne sont plus qu'un maillon dans le Fleet System qui permet aux espagnols de ramener leurs cargaisons d'or, de port fortifié en port fortifié, vers l'Europe. Système permettant d'échapper aux flibustiers, corsaires et pirates mandatés par les avides voisins européens.

Auto Portrait

L'art dominicain a de quoi susciter des vocations...

Santo Domingo

Au terme d'une autoroute haute en couleur (2x1 voie, mobylette en contre-sens, chevaux de transport, stands de vente d'alcool dans les stations services jouxtant ceux de la croix rouge...), nous découvrons Santo Domingo. La capitale de l'île est la première ville du nouveau monde, le QG de Colon, le point de départ des conquistadors, le lieu de planification de l'extermination des peuples locaux. C'était le centre névralgique du pillage des richesses du continent américain. Pillage orchestré par les espagnols, bien vite suivis par les anglais, les français et les hollandais en mal d'or et de pierres précieuses. C'est surtout la ville des premières : première Cathédrale d'Amérique, premier fort, premier palais de gouvernance, premier île annexée, premières expéditions vers le continent sud américain, premier peuple éliminé, premier esclaves noirs... Rien à voir avec Fontarrabie, mais les espagnols ont quand même construit une place forte imposante pour se protéger des indiens Taïnos et quelques bâtiments d'un style résolument hispanique. La visite de Las Casas Reales, palais des gouverneurs, nous renseigne sur la vie des premiers arrivants : leur mode de vie, leurs voyages, leurs armes, l'esclavage, l'élimination des populations locales, ...

El Limon

A Las Terrenas, sur la côte Nord, nous mangeons pour pas bien cher, au bord de la plage. Au retour nous nous arrêtons au Salto Del Limon, la cascade en vue du coin. Nous déclinons l'offre de mule et faisons le chemin à pied, chemin un brin boueux et parfois franchement pentu. Au bout de la route, la cascade : verte, large, profonde. Les enfants disparaissent derrière le rideau d'eau, découvrent une grotte et s'enfoncent loin de la cascade, dans les méandres de la roche.

La République Dominicaine

Au terme de deux jours de navigation dans un vent portant, assez fort mais pile dans l'axe de la route, nous arrivons dans la baie de Samana. Avant même de toucher terre, nous assistons à une parade nuptiale... nous parlons de baleines à bosse ! Le mâle projette son corps haut dans le ciel, 15m de long pour 40 tonnes de muscles qui sortent de l'eau comme un missile, puis retombe sur le flanc dans un tourbillon d'écume : c'est incroyable ! A terre, nous découvrons un nouveau monde : après six mois de négociations en anglais, nous entamons la découverte de l'île par les formalités en espagnol... dur dur ! Et offrons un petit cadeau aux 4 officiels venus remplir péniblement nos papiers : de l'espadon. Le paysage est splendide, les routes défoncées, les voitures peu nombreuses, les mobylettes font taxis, les hommes en armes sont omniprésents et de petits chevaux servent au transport des marchandises... un nouveau monde. Nous retrouvons nos amis d'Oxygène pour découvrir ensemble cette République Dominicaine.