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Pêche à la langouste

Jésus, Jérardo et Chamula nous accueillent à bord de leur lancha de 10m pour une journée de pêche à la langouste.

7h Départ de la Cooperativa de Pesca Isla Blanca.
8h40 Arrivée sur les lieux de pêche, la côte du Quintana Roo est à peine visible.
8h50 Jésus s’équipe, se signe et disparaît dans l’eau sombre.


9h00 A bord le vieux compresseur sonorise l’attente, Jerardo gère le tuyaux d’alimentation en air pendant que Chamula au moteur essaye de ne pas le couper avec son hélice tout en suivant le plongeur, 35m plus bas, avec 2,5 nœuds de courant de surface !
9h30 Par deux tractions sur le tube Jerardo prévient Jésus, qui plonge sans montre, que son temps est écoulé.
9h33 Jésus est déjà là, plein d’azote ! Il ramène 2 langoustes !
9h43 Jerardo implore La Vierge une dernière fois avant de sauter. Encore une 1h de compresseur, pas d’ombre, pas de vent… on cuit, on discute bien haut pour couvrir le bruit assourdissant du Honda GX 160 qui compresse…
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10h23 Signal de remontée.
10h33 Jerardo sort de l’eau avec 1 langouste ! On change de coin et Chamula se prépare.
10h51 Chamula se met à l’eau, sans prière de protection.
11h44 Papa indique à Jésus qui a bien du mal à compter que les 40 minutes sont largement écoulées. Premier rappel.
11h54 Papa indique 1h03 de plongée. L’inquiétude de nos deux hôtes est visible, la discussion tourne autour des bulles : trop nombreuses ! Deuxième rappel.
12h01 1h10 de plongée. Branle-bas, Jésus se repositionne et Jerardo rappelle à nouveau le plongeur. Jerardo emprunte le masque de papa. Car ils n’en ont qu’un à bord, un vieux modèle qui laisse des traces de goudron sur les joues, mais c’est Chamula qui l’a ! Le plongeur remonte doucement, mais il respire comme un bœuf… tension !
12h07 Chamula sort de l’eau, avec 4 langoustes, 2 capitaines et 10 coquillages. Tout va bien ! Il fait cuire une antenne sur le pot d’échappement du compresseur.
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12h21 -> 13h04 -> 12h08 Jésus, 13h23 -> 14h15 -> 14h20 Jerardo : les plongées s’enchaînent, la profondeur augmente et les temps de décompression, déjà bien courts, diminuent…
15h30 Dernière plongée, Eliott met une ligne à l’eau et fait mieux que Chamula qui est au fond avec un fusil…

Malgré l’interdiction de pêche à la langouste des 4 derniers mois, les stocks sont visiblement loin d’être reconstitués. Toutes les femelles remontées sont pleines d’œufs… la période de reproduction est loin d’être passée et les pêcheurs ratissent sans hésiter. De même pour les caracoles qui finiront au fond d’une caisse pour passer sous le nez de l’agent du gouvernement en charge de la surveillance de l’interdiction de pêche : El Biologo.

2 plongées par jour, de 7h à 17h, 6 jours par semaine.
Un deuxième boulot de gardien de nuit pour compléter un salaire de 400 euros, pas de Caisse d’allocations familiales, évidemment !
Des risques importants matérialisés par 5 accidents annuel, pour 500 plongeurs.

Pas facile comme métier !

Le film

Back to Milagro

Au terme de 8 jours de découverte intense, nous rentrons fourbus au bateau pour prendre un peu de repos.

Entre temps notre première Dépression Tropicale est passée. Elle a carbonisé le bateau d’à coté et même pas grillé une ampoule chez nous, Ouf !
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Ce qui nous rend disponibles pour fêter les 8 ans de notre grand : Kicco !
Pas de copain cette fois-ci, mais des cadeaux : des Légos, des places pour Ice Age 4 et des entrées pour nager avec les dauphins !

Bien sûr, ce fabuleux trésor est englouti au milieu de la baie. Il faut d’abord le localiser puis plonger.
Bien sûr, la carte est disséminée entre le voisin grillé, le directeur Julio, la femme de ménage Rossy,(originaire du Chiapas et analphabète ce qui ne choque personne d’ailleurs), les pêcheurs à la langouste qui utilisent un compresseur embarqué pour plonger à plus de 30m, au péril de leur vie…
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Coba

Le site ressemble beaucoup à une station de ski : mêmes pistes blanchies, mêmes touristes étrangers dévalant à Mach 2 les corridors balisés, même pisteurs équipés des mêmes talkies-walkies crachotants.
Seule différence notable, des chevaux de métal remplacent les patinettes. Seul sur leur vélo ou en meute de bici-taxi, les touristes avalent la piste et nous la poussière.

Au milieu de ce bazar avec nos trois mômes et notre poussette : gare à la choupinette !
Klaxons à gauche, sifflet à droite, maman serre les fesses et sa fille dans ses bras.
Zip, Zap, il n’y avait rien de trop !

Un passage plus étroit, un écart sur le coté, un crissement de pneu, un juron en anglais suivi d’un rire bien gras : nous venons de frôler l’accident… l’écrasement !

Pas découragé car l’orage est passé, nous gravissons les pyramides au milieu des gras-doubles à plat ventre à la montée comme à la descente.
En haut, impossible de prendre une photo… car en plus, ils sont grands ces américains.

Vers 16h, le site retrouve son calme et sa magie : le jeu des ombres semble porter les arbres, la faune se réveille et les temples se parent d’orange.

Nous rejoignons la sortie en compagnie des pisteurs. De croisements en regroupements c’est désormais tout le staff de la station qui suit à vélo notre petite famille chantonnante.

Dès le dernier client déchaussé, les pisteurs passent le relais au chasse-cailloux qui vont nettoyer-niveler les pistes empierrées de cette station des tropiques, bien qu’ici le travail ne soit pas mécanique.

Pour finir la journée, nous profitons en fond de vallée des activités proposée : une tyrolienne démesurée nous amène non pas à un lac gelé mais à un étang truffé de crocodiles. Puis, dans la piscine non chauffée de l’hôtel dépeuplé, nous nous relaxons en vis à vis avec un reptile impassible mais équipé d’un très joli dentier, carnassier !

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Chetumal

Les 300km qui séparent Calakmul de Chetumal nous laissent le temps de trouver un musée… Probablement LE MUSEE.
Il est ouvert jusqu’à 19H, à Chetumal justement ! Nous y serons 2 heures avant la fermeture, c’est parfait.

Pas de masque de jade, pas de statue, pas de rond de pelote, pas de poteries de cuisine, pas non plus de divinité en terre ; ce musée, c’est juste un gros cube de béton avec la représentation en « grandeur nature » du monde mystique des Mayas.
Au sous-sol le pays des dieux, vaste lagune dans laquelle reposent les quatre piliers supportant la terre des hommes, petit carré de territoire dévolu à l’existence, simple passage avant de rejoindre le ciel, le paradis.

GENIAL, sauf que le musée est fermé pour travaux jusqu’à une date indéterminée !

Choux-blanc ! Nous mangeons en bord de mer quelques steak bien saignants et tacos trop brûlants puis dormons dans un hôtel tout blanc, sans blatte, sans scorpions ni serpents.

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Calakmul : le puzzle géant.

La région est plate comme la mer, simplement recouverte d’une forêt tropicale basse, entre 10 et 20 mètres de haut pas plus.

Ici et là, d’énormes tas de cailloux cachent des temples écroulés.
A Calakmul l’essentiel du site est encore enfoui dans sa gangue de terre. Seuls quelques bâtiments ont été dégagés, parfois même que partiellement, parfois même uniquement sur 2 ou 3 mètres de large. Cela donne : un gros tas de cailloux recouvert de végétation et au milieu, un escalier somptueux couvert de Chaàk et de jaguars qui mène au sommet.

Le travail est titanesque, non seulement il faut dégager l’énorme volume de gravats qui emprisonne les édifices. Mais une fois dégagé, il faut trier les pierres une par une et leur retrouver leur place d’origine.

On est loin du puzzle en carton qui tient sur une étagère de supermarché : chaque pièce pèse 100kg, 500kg, 1 tonne… il y en a des millions, des milliards…
Seules les sculptures pourraient amener un peu de simplicité, mais vu la redondance des représentations du dieu Chaàk, nous doutons de l’apport.

Reste qu’au Mexique, le travail des archéologues est loin d’être fini… très loin !
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Palenque : Maya Life

Pas facile d’être Maya avant hier ! Vie de labeur sous trop de chaleur, au milieu des temples rouge sang, massifs voir écrasants.
260 fêtes par an mais autant de sacrifices saignants pour tenter d’amadouer ces dieux si puissants, si présents : Chaàk et Quetzalcoalt.
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Pas facile d’être Maya hier ! Pas facile de choisir entre les demi-dieux débarqués à cheval de leur grands oiseaux blancs et les oppressants occupants Aztèques ; occupant de plus en plus gourmand en impôts et en vies humaines.
Car la prophétie semble se réaliser : les récoltes sont mauvaises, le dieu déchu arrive de l’est sur de grands vaisseaux blancs. A Mexico, on décapite à tour de bras, pour tenter de juguler la fin du monde.
Pas facile mais engageant car l’allié d’aujourd’hui (Hernan) se révélera pire que l’ennemi d’hier (Montezuma) !

Pas facile d’être Maya aujourd’hui ! Au Chiapas, sans eau courante ni électricité (80% de la population), sans éducation ni santé, avec des salaires à 3 euros/jours et un fort taux de chômage (30%). Tout ceci alors même que le gouvernement pille le sol très riche et les ressources de la région, à la botte de multinationales américaines !

Mais le 22 décembre 2012, la roue va tourner, la prophétie va à nouveau se réaliser.
A la période de chaos actuelle va succéder l’avènement du 5ème monde. Un monde plus proche de la nature, plus harmonieux. Un monde où les Mayas auront à nouveau leur place.

A moins que cela n’est pas lieu…

Uxmal : Chaàk

Partout présent sur les murs, dans les palais, en dessin ou en sculpture ; Chaàk nous a aussi fait l’honneur de nous accompagner pendant toute notre balade…

Mais qui est-ce donc ?

Métier : Dieu
Spécialité : Pluie
Signe particulier : Grosse trompe en plein milieu du visage.
Goûts : Sacrifices humain indifféremment homme, femme ou enfant, esclave, noble ou simple mortel.
Préférence : Sacrifié par décapitation ou par arrachage du cœur au choix… mais plusieurs à la fois (20 000 lors d’une grosse fête juste avant l’arrivée des espagnols).

Les palais sont truffés de représentations de ce rigolo à trompe d’éléphant qui nous a plut dessus pendant 8 jours !

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Mayapan : Le lodge

Au sortir de Mayapan, il est tard, trop tard !

Mayapan, cité perdue au milieu de la jungle, à l’écart des sentiers touristiques. Nous y découvrons bien mieux qu’à Chichen Itza, les temples, les pyramides, les palais, les fresques, les dieux…


Seuls, nous imaginons la vie tranquille ou mystique de ce peuple Maya si mystérieux. Mystérieux car Hernan Cortès n’avait rien d’un ethnologue.
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Il est tard donc. Il pleut des seaux. A Santa Elena, nous trouvons refuge au Pickled Onion et basculons dans la magie du lieu. Nous nous installons pour une nuit dans notre hutte traditionnelle avec toit en palme et murs en torchis.

Fantastique !
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Chichen Itza : Le jeu de pelote de la mort !

Deux murs latéraux avec des pans inclinés, un terrain tout en longueur.
Au centre de chaque mur, un rond vertical à plusieurs mètres de hauteur.

2 équipes de 6 joueurs et 2 capitaines.

Un jeu mythique, une quête mystique au public sélectionné fait de prêtres et de nobles.
Une journée de jeu de balle au terme de laquelle le gagnant avait l’honneur de se faire couper la tête par le vaincu !
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Eliott et Kicco, nos deux pelotari en herbe, se verraient bien prêtre, chaman ou seigneur… mais pas joueur. Ah ça non !

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Maya World Tour

Nous laissons notre bateau à la marina Milagro, sur l’île des femmes, et louons une Nissan pour visiter le Yucatan.

Chichen Itza, Mayapan, Uxmal, Kanah, Sayli, Coba, chaque jour nous découvrons un peu plus, comprenons un peu mieux ce que devait être la vie des Mayas, leurs coutumes et leurs croyances.

Palenque, Calakmul, Tulum, chaque site se ressemble un peu mais diffère franchement en fait. Du site classé, surbooké, déboisé, dénaturé au village noyé dans la jungle, les singes et les jaguars,le contexte est varié, les époques et les états aussi.
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