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Schoelcher !

3 semaines que nous attendons cela en Martinique !
10 jours qu’Eliott s’entraîne, pas toujours jusqu’au coucher du soleil mais souvent avec une bouée sous le vent de plusieurs dizaines de mètres !
7 mois après sa sélection-invitation validant sa place de 1er à la Coupe Internationale d’Été.
Nous sommes à Schoelcher pour participer à la Semaine Nautique, sous le vent de Fort de France.

Par chance, une sélective de ligue est organisée la veille de l’arrivée de l’équipe de métropole. L’occasion pour Eliott de remettre les chaussons à l’étrier, avant d’intégrer ladite équipe affûtée venue de l’autre coté de l’océan Atlantique.

1ére manche de 1
2ème manche menée jusqu’au bout… jusqu’à 200m de la ligne, en fait !
3ème manche de 4.

Eliott est loin de ses habitudes, ne claque pas cette sélective et surtout pas ses départs !
Le bilan est cependant positif, car il termine second au classement général.

Demain arrive le pôle métropole, Violette mettra probablement tout le monde d’accord… a moins que…

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Des basques !

Nous avons croisé d’authentiques basques, descendants des premiers découvreurs des Amériques. Quelques millénaires après leurs aïeux et quelques siècles seulement après Christophe Colomb, ceux-ci ont traversé l’océan Atlantique.
Plus frileux ou beaucoup moins chasseurs de baleines, ils ont privilégié la Grande Anse d’Arlet martiniquaise au Groenland !

Lors d’un entraînement optimiste, Boris et Eliott croisaient dans le mouillage quand ils aperçurent un nouveau venu tout jaune. Un class 40 ressemblant étrangement au pogo hendayais de Daniel et François.
Ni une ni deux, vérification rapide de l’identité du bateau : il s’agit bien de « Umanak » !

Le plus drôle c’est que François, comme Boris, rêve de partir en Géorgie du Sud sur son Pogo 40…
Mais comme Boris, il a dû revoir son programme de navigation, sous la pression familiale, pour se retrouver aux Caraïbes ! Au moins lui navigue en class40 et pas sur un catamaran de croisière.

Quelle surprise ! Comme le monde est petit !

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Kite Surf ou Funboard : extrait du livre de bord de Boris

1er jour :
A midi nous mangeons rapidement pour nous présenter à l’heure au Kite… il y a trop de vent et Eliott ne pourra donc pas en faire, je prend sa place ou plutôt sa tasse !

Le moniteur Yohan, très sympa, nous met rapidement en confiance avec le matériel puis nous rejoignons le site du « lagon » sur une barque locale, propulsé par un 40cv Yamaha. Puissance bien nécessaire pour faire face aux 30kn établis et au fort clapot induit. Au milieu de la baie de Fort de France, autant dire au milieu de nulle part car ladite baie fait 6km de large, il y a un haut-fond de 50cm : l’endroit parfait pour découvrir le Kite, les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages.

Pendant 3 heures, je découvre ce que l’expression « boire la tasse » recèle comme variantes et manque de me noyer à plusieurs reprises. La maîtrise du cerf-volant n’est pas suffisante pour planer immédiatement, il faut en plus contrôler la planche et c’est là que les bactéries attaquent.

Je sors parfois lourdement mon corps trop rigide de l’eau, mais c’est pour y retomber immédiatement. Soit projeté en avant par un surcroît de puissance mal gérée, tracté bouche ouverte à pleine vitesse pendant que mon estomac se remplit de toute l’eau de l’océan. Soit, dans un dérapage incontrôlé, je percute l’eau sur le dos, naseaux grands ouverts, le circuit d’eau sous pression me permet alors de ressentir toute la complexité de mon système rhino.
Bref, le bord de kite ce ne sera pas pour cette fois et je me réinscrit pour lundi. Il va bien falloir que j’y arrive.

Au bateau, je suis vanné.

2ème jour :
Remonté à bloc je salue Yoan, chausse mon équipement et me lance dans la session de Kite dont le but est de réussir à sortir de l’eau.
Incroyablement, chausser la planche devient facile, boire toute l’eau de l’océan tout en continuant à régler sa voile, une évidence.
Du coup je sors rapidement la tête de l’eau, puis les fesses… ça y est, je plane… un peu et VLAN : la vautre !
Une belle frontale tractée les yeux grands ouverts, je découvre sous pression mon système oculaire : les yeux sont ronds, c’est sûr, car on peut en faire le tour, comme la terre.

Quelques vols planés plus loin, je plane bien et me plante de moins en moins. Quelques erreurs de bases me font prendre quelques mètres de hauteur « mais l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage », systématiquement violent.

Au sortir de l’eau, je suis rassuré, encore capable d’apprendre un sport « débile » rapidement sans trop me faire mal. Les gars du club aussi semblent dire que planer en 2 jours n’est pas chose courante. Yoan est un peu déçu quand je me renseigne pour du matos de planche… il pensait que j’avais accroché.

En fait, il y a dans ce sport un parfum de parapente et de puissance incontrôlable. Ajoutez à cela un zeste de manque d’autonomie, du moins sur une côte sous le vent où il faut un bateau sécurité, c’est sûr. Et vous obtenez un sport sûrement très rigolo, probablement assez accidentogène nécessitant la veille attentive d’un adulte.
Pas trop adapté à notre situation de tour du mondistes que Nicolas Fouillet appelle : les naufragés du Bounty !

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Pause Martiniquaise

Après le départ des rois mages clôturant nos 4 premiers mois de visite des Caraïbes, nous faisons une pause en Martinique.

Une pause ?
On reste statiques jusqu’à la régate d’Eliott. On fait du CNED, des plages et des entraînements d’optimists. On essaye aussi d’engraisser notre « steakino », alias Kicco, qui n’aime définitivement pas les aliments anglo-saxons.

A Fort de France, nous assistons à l’ouverture du carnaval, rien à voir avec Trinidad, mais les performances musicales des divers groupes sont assez impressionnantes.

A l’Anse Mitan, Boris boit la moitié de l’océan en essayant de se mettre au Kite Surf. Nous y retrouvons nos amis d’Oxygen, le Catana 47, prenons livraison d’un wakeboard. Nous décidons aussi de participer ensemble à la Heineken regatta début Mars, pour le fun, pas pour la gagne… quoique !

A l’Anse à l’Ane on re-découvre les joies du clapot au mouillage en catamaran ! Dommage car
l’endroit est vraiment joli et la plage très agréable.

A la Grande Anse d’Arlet on vend enfin notre moteur 5cv qui traîne sur notre tableau arrière depuis qu’il s’est fait supplanter par le 15cv Mercury, soit depuis Grenada.

21 jours en Martinique ?
C’est 21 couchers de soleil avec rayon vert.
C’est 210 arcs en ciels souvent empilés, 3 par 3. A tel point que Cristoforo Colombo, en bon Italien, aurait pu appeler l’arc antillais : « l’Arcobaleno ».
C’est donc aussi 210 grains pluvieux… et oui, il pleut sous le soleil !

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Carnaval martiniquais

2 mois après Trinidad, les martiniquais ouvrent la cession de carnaval avec force musiques et costumes.

Les associations locales ont organisé un défilé d’habits traditionnels. Elles retracent un pan de l’histoire Martiniquaise en présentant les tenues et les codes de la société coloniale, du maître à l’esclave, affranchi ou non, en passant par la bougonne lavandière et la métissée mulâtresse.

Dans le village de l’événement, nous assistons à un très peu ragoutant combat de coq. Puis nous déambulons entre l’exposition de jouets d’époque, dont un char à voile rustique, et le concours de sonneurs de conches.

L’après-midi, le traditionnel défilé des groupes de danseuses et musiciens, nous offre un beau spectacle, bien qu’assez éloigné de ce que nous avons eu la chance de voir à Port of Spain.
Qu’ils sont fort en musique !
Qu’elle sont bien habillées ?

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La douce Marie Galante

En pleine saison touristique, Marie Galante semble endormie et déserte.

Seule la distillerie du Père Labat présente quelques activités, le reste de l’île est comme sous anesthésie : plages désertes, villes somnolentes tout semble tourner au ralenti, comme dans la chanson de Laurent Voulsy.

La canne pousse dans les champs, simplement battue par les alizées qui sont frais aujourd’hui encore et carressée par le soleil mordant des tropiques.

La balade se termine par un très beau coucher de soleil sur les Saintes.

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Les Saintes

Après la Dominique, Anne la reine voulait aller au Saintes. Après deux jours au pied du Pain de Sucre de l’Anse à Cointre, nous prenons la route de Pointe à Pitre.

Pointe à Pitre ? C’est que pour offrir un panorama complet de notre vie à bord à nos rois mages d’invités, nous avons prévu une journée technique à la marina du Bas du Fort.

Le trajet est placé sous le signe de l’innovation, normal avec l’inventeur d’Inovent à bord !
Pour la première fois depuis 6 mois, nous tirons des bords… c’est très ennuyeux car lesdits bords sont pis que carré, en forme de Z !
Pour la première fois aussi, nous pêchons un thon de 5kg… le thon c’est bon et le thon blanc c’est excellent, mangez en !

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Fort Shirley

Après un copieux repas, nous mettons le cap sur le warf de Fort Shirley.
À 7 dans l’annexe, avec le vent dans le dos, nous atteignons rapidement notre point de débarquement.
Après le passage obligé par la billetterie, nous attaquons la montée vers le fort!

Une première porte avec une première enceinte, puis la vue sur le fort. Magnifique !
Nous filons droit dessus pour découvrir une première plate forme avec 6 canons et une vue magnifique sur la baie de Portsmouth.
Encore une fois,nous trouvons le site génial. En fait, je finis par manquer de superlatifs pour vous d’écrire la beauté voir la magnificence des nombreux sites que nous voyons ou visitons!

Nous poursuivons la visite par le quartier général, fort bien restauré et dont l’étage sert de salle de mariage entre autres festivités.

Une petite grimpette nous amène à un point de vue, paraît-il, inoubliable. La montée se fait tranquillement, sans trop d’efforts, au travers de la forêt.
La chose qui me surprend le plus est la quasi absence de chant d’oiseau. M’étant un moment retrouvé seul, je me suis dit que je pourrai les ouïr. Mais rien, que nenni !
J’en parle un peu plus tard à notre capitaine, qui m’explique que souvent sûre les isthmes, il y a peu d’oiseau et que le plus souvent, il faut pénétrer dans les « terres » pour les entendre, plus que les voir… sauf peut-être avec un bon guide !

Au terme de 20 minutes de marche. Nous arrivons au point de vue unique sur rien ! Le panorama est totalement masqué par la végétation. Seul un lourd canon trône là, pour nous rappeler que les Antilles furent pendant longtemps des lieux d’affrontement entre les nations européennes, et tout particulièrement entre les frères ennemis que sont la perfide Albion et les froggies!

Déçus que nous sommes, Boris nous embarque sur un chemin de chèvre. Peine perdu, celui-ci ne mène que vers un site en cours de fouille. Enfin, tout juste balisées !

Nous retournons vers l’annexes sans oublier de faire un stop pour l’achat des souvenirs.

Les Rohou rentrent en dinghy : solution, rapide et facile, quoi qu’un tantinet humide.
Anne et moi même optons pour la marche. C’est un vrai plaisir, car nous pouvons enfin entendre de nombreux chant d’oiseaux, sans les voir bien-sûr!!!

Petit Pierre.

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Les indiens Kalinagos

Ppir et Boris partent à la recherche d’un taxi pour nous conduire à la réserve indienne.
Ils passent au marché acheter quelques tomates à une jolie black. Les saisons passent, il fait plus frais et il n’y a plus d’avocats, ni de noix de coco sur les marchés.

Ils trouvent finalement un taxi-man visiblement pas très fort en maths qu’ils engagent pour 300$EC la journée. RDV est donné à 10h devant le Big Papa’s bar.
Retour au bateau, préparation des momes, traditionnel sketch de Kicco qui ne veut pas y aller…

Nous voici dans le mini-bus, longeons la rivière, escaladons la montagne pour changer de versant de l’île… la côte au vent sauvage et ventée, les villages de pêcheurs et enfin nous arrivons à la réserve indienne. Par chance Brian, notre chauffeur, n’a rien du Fonzy de Grenada et nous pouvons profiter du paysage.

Brian nous indique que nous sommes arrivés au bout de la réserve, rien à voir de toutes les façons !!!
Il y a pourtant bien un village traditionnel dans le coin.

Après quelques hésitations et demandes de renseignements, nous nous faisons indiquer ledit village. Le taxi-guide n’est jamais venu ici et ne connaît pas un des principaux sites d’intérêt de son pays, à 20km de chez lui…
Bref, Brian c’est pas Andy du Lion’s Tour, à Roseau.

Nous visitons le village : cases traditionnelles, histoires traditionnelles, barques traditionnelles, pain traditionnel fait de manioc et de coco (excellent), danses traditionnelles avec participation de Ppir, Silvia et Boris, outils traditionnels, taxe d’entrée de 10$US traditionnelle…

Super, la guide est sympa et intéressante, le site aussi.
Un point sympa et surprenant est qu’ici, dans leur réserve, les indiens kalinago descendants directs des indiens karibs présentés comme cannibales dans toutes les îles parcourues jusqu’ici sont décrits comme d’aimables agriculteurs.
La vérité est probablement entre les deux est la guide nous présente une explication possible : les espagnols voyants les ossements des morts, conservés sous les maisons, conclurent au cannibalisme des tribus locales alors qu’il s’agissait là de sépultures. Elle ajoute avec malice, que s’ils avaient été cannible, ses ancêtres auraient mangé les espagnols plutôt que de les accueillir !

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La rivière indienne

Jeudi 12, 10H : comme convenu Spaghetti, notre boy-boat sur Portsmouth, vient nous embarquer pour visiter la rivière indienne.

Il chevauche un bateau de pêche traditionnel, en bois, modulable pour transporter du fret, des passagers ou encore aller à la pêche, le même que ses copains. Chaque boy-boat le décore avec plus ou moins bon goût et surtout y inscrit son nom ou pseudonyme en toute lettre. Dans la baie de Portsmouth, le syndicat des boys-boats compte quelques pointures : Antonio Banderas, Strong-Flex, Bounty comme le paradis, Fruit-Man, Bread-Man…

Après une courte navigation, nous payons la taxe sur les parcs Nationaux et partons à la découverte de la rivière, non pas au moteur trop polluant, mais à l’aviron.

Spaghetti remonte son engin, un 40 Cv qui semble être le standard local. Puis il installe les avirons et vogue la galère. La remontée commence lentement au milieu d’une belle mangrove. La faune se dévoile peu à peu aidée en cela par Spaghetti, qui essaye tant bien que mal de se remettre de la « fête » de la veille…

Nous voyons une aigrette puis des crabes et des poissons. Spaghetti bifurque pour remonter un bras de la rivière, le temps d’une courte présentation du site où fût tournée la scène du sorcier dans « Pirate des Caraïbes II » avec Johnny Depp.
Pas de chance pour les filles, le Capitaine Jack Sparrow n’est pas là !

Nous reprenons notre périple, au grès des vires et des découvertes. La fête de Spaghetti se fait vraiment sentir : de volubile la veille, il est devenu peu loquace aujourd’hui. Ses paupières sont lourdes et nous devons lui sous-tirer les dread-locks du nez.

Nous sommes aidés en cela par une jeune savoyarde, fraîchement débarquée en Dominique en bateau-stop. Elle est tombée amoureuse du pays en 2 jours et souhaite y faire un bout de vie… une jeune rêveuse !

Pour l’instant, elle nous accompagne jusqu’à notre destination : un petit débarcadère au pied d’un bar. Elle vie là en cherchant un travail, le lieux semble pourtant bien isolé… De notre côté, nous partons nous promener vers l’aval, en suivant le chemin qui mène à la ville. Celui-ci serpente au travers d’une ancienne bananerai où la végétation reprend peu à peu ses droits. C’est l’occasion d’observer un colibri.

Spaghetti profite de cette pause pour nous préparer des petits cadeaux souvenirs en feuilles de cocotier : criquets, poissons, colibris.

Il est temps de rentrer, porté par le courant c’est plus facile! Nous revoyons les différents animaux que nous n’avions qu’entre aperçu et découvrons un nouvel oiseau : un aigle pêcheur, superbe!
Puis, juste avant de remettre le moteur, notre Spaghetti de guide aperçoit sur une branche, un bel iguane en train de faire la sieste.
C’est la cerise sur la rivière et le signal du retour motorisé vers notre vaillante monture à deux coques.

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