Paria Falls, Trinidad
Après beaucoup d'hésitations, nous nous décidons enfin et mouillons devant la plage Paria. Même si ce n'est pas vraiment un mouillage et que les cartographes semblent avoir omis d'y tremper leur sondes, le guide nautique aussi d'ailleurs. L'endroit est certes difficile d'accès, à plusieurs heures de marche de la première route carrossable. La côte Nord de Trinidad n'est que partiellement desservie par la route. Un tronçon de 30 miles reste livré à la nature, nous y sommes.
Nous laisserons un adulte de garde sur le bateau, pour parer à un dérapage de l'ancre ou à une rotation des vents ou des courants qui nous pousserait aux cailloux, nombreux dans les parages.
C'est le quart de Boris et de la matelote Kéliane, pas besoin de tirer à la courte-paille.
Le reste de l'équipage saute dans l'annexe, direction le bout de la plage ou Boris a repéré une possibilité d’atterrissage à l'embouchure de la rivière qui mène à la cascade.
Ailleurs c'est short break sur caillou ! Il ne ferait pas bon y tremper les pales de notre hors-bord, ni les boudins de notre esquif : retournement assuré.
L'accostage s'avère assez sportif. Il faut jouer entre les vagues déferlantes, les cailloux et un filet de pêche, non planifié celui-là, qui barre l'embouchure de la fameuse rivière. Ouf, nous beachons !
A bord aussi, l'équipage de quart, rivé au jumelles depuis notre départ, respire de voir le groupe des éclaireurs sains et sauf sur le rivage.
Un pêcheur nous aide à remonter le dinghy jusqu'à un palmier, pour l'attacher. Il sera aussi notre guide, pour nous accompagner en balade vers Paria Fall. C'est un très gentil garçon qui s'appelle Boy.
A bord, la vie s'organise entre la surveillance des cailloux, de la cuisson du repas et de la matelote qui vient de se réveiller en criant : J'AI FAIM.
Boy nous montre sa maison, une paillote de bambous à deux étages avec balcons, à l'embouchure du fleuve. Nous longeons la plage et saluons un rasta qui loge sous une tente igloo de fortune, entourée d'un filet de pêche pour délimiter sa propriété.
A coté, vit un vieux "druide" qui surveille cinq marmites au contenu en ébullition.
La dernière cabane est vide, elle jouxte le départ de la balade.
Le chemin est bien entretenu et Boy coupe à la machette les quelques branches qui débordent sur le chemin.
Tout se passe bien jusqu'au moment où le guide traverse la rivière avec de l'eau jusqu'à la taille. Il se retourne et nous fait signe de le suivre... Je m'avance, l'appareil photo dans la main, levé vers le ciel et rejoins l'autre rive. Les enfants sont restés bloqués de l'autre coté ! Boy, de bonne grâce, fait deux aller-retours pour les transporter dans les bras, comme autrefois les jeunes filles des propriétés.
Il répétera l'opération deux fois avant d'arriver au bassin des Paria Falls. Très belles chutes d'eau, quoique de dimensions modestes, très exotiques.
Au retour, Boy grimpe dans un cocotier pour nous décrocher quelques noix de coco à boire et terminer en beauté cette petite balade.
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