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Cuba Ying, Cuba Yang !

Le Cuba Yang, c’est probablement le texte que papa écrivait en arrivant, alias « le texte interdit ».
« Cuba

Même les enfants restent sans voix devant ce laboratoire d’économie où l’expérience a visiblement mal tournée.

Partout des affiches de propagande rappellent que cela fait maintenant « 50 ans qu’ils démontrent que c’est possible ». Mais quoi ? Le marasme économique ? Rouler en calèche au XXI ème siècle ? Maintenir en vie de vieilles Buick de 60 ans d’âge ?

Mieux que dans un livre d’histoire ou d’économie, tout y est : double monnaie (touristes/locaux), tickets de rationnement, épicerie vide, variété de produits réduite à sa plus simple expression, kolkozes démesurés, police politique et propagande omniprésente.

Sauf qu’au bout de 50 ans de ce régime sec, les conséquences sont : pauvreté et incroyable retard technologique.

Viva Fidel, Viva Raul, Viva la Révolucion. »

Le Cuba Ying c’est pour nous :
– La population intéressante, cultivée, amicale, polyglotte, joviale, avide de rencontre, d’échange et possédant une identité forte.
– La musique, partout, tout le temps.
– Une histoire riche de révoltes manquées et d’une Révolucion réussie. Peut-être trop bien réussie d’ailleurs, car elle reste, 52 ans après, l’unique sujet de conversation.
– Un parc automobile au charme fou, mais les cubains veulent en changer bien sûr, et un réseau routier particulièrement bon pour la zone Caraïbes.
– Un système économique incroyable, à deux vitesses comme souvent dans les pays étiquetés « pauvres », mais ici pas de riche, pas de pauvre, juste une double monnaie et une assistance de base gratuite :
o Les pesos valant 1/25ème de $ sont réservés aux cubains qui reçoivent leurs salaires dans cette monnaie : 200 Pesos pour le manœuvre, 600 pour le chirurgien renommé. Ils permettent d’acheter des tomates à 5P/Lb, 1 glace 1P, 1 jus de fruit fraîchement pressé 1P, 1 ticket de bus 1P, du rhum vendu à la louche pour 18P/L ou d’aller au restaurant pour 20P par personne tout compris.
o Les CUC équivalant au $ sont eux destinés aux touristes, ils servent à payer tout ce dont le touriste à besoin et pas le cubain, à un prix international : des cigarettes à filtre pour 2CUC, des bières à 1CUC, du rhum « Havana Club » à 5CUC, des jus de fruit à base de concentré conditionnés par Tetra Pak à 2CUC, des Pringles à 4CUC… la marina, l’essence, l’hôtel…
o La libreta, un ticket de rationnement permettant à chacun de manger à sa faim… ou presque, car ici aussi c’est la crise.
o Le logement, l’eau et l’électricité quasiment gratuit pour ceux qui travaillent, mais tout le monde travaille !
o Une industrie certes vétuste mais qui tourne, certes au ralenti.
– Une classe dirigeante unique :
o Une renommé internationale peut-être pas tant surfaite que cela car qui peut se targuer d’avoir tenu bon face au géant Américain en terme politique, stratégique et militaire, pendant 50 ans à 80 milles nautiques de ses côtes ?
o Des légendes vivantes qui débarquèrent à 81 dans une zone marécageuse du sud-est du pays avant de conquérir le cœur de la population et le pays, en à peine 3 ans, face à une armée suréquipée de plus de 10000 hommes !
§ Fidel, le fin stratège chanceux.
§ Ché, le joyeux fouteur de bazar aux capacités de travail hors du commun.
§ Cienfuegos, le campesino au look de Christ…
§ Et Raoul, bien sûr, le dernier des Barbudos.
o Des bosseurs qui luttent depuis un demi siècle pour maintenir à flot un système d’une incroyable complexité, sous embargo ; qui équilibrent le budget dans un tour de passe-passe qui doit plus tenir du sketch de prestidigitateur que du numéro d’acrobate.
o Des vainqueurs qui nourrissent, soignent et éduquent bien mieux que dans le reste de l’arc antillais, comme dans un pays du G8 en fait.
o D’excellents, pourvoyeurs des slogans des campagnes de Sarkozy « Hay que trabajar màs para tener màs » ou de Obama « 50 años que demuestramos que SI, se puede »… probablement ne touchent-ils même pas de droits d’auteurs…

Bref vous l’aurez compris, nous on a adoré Cuba, sa musique, sa population, son histoire, ses paysages, sa cuisine, ses villes et ses transports.

On a plus de doute sur l’industrie, le régime, sa propagande et sa répression, la double monnaie et la coexistance de 2 mondes, l’un en $ l’autre en centimes de $, et tous les trafics qui peuvent en découler.

On a des grosses inquiétudes sur une rapide sortie du régime actuel qui amènerait à coup sur une forte inflation pendant plusieurs années et laisserait sur le bas coté du développement économique, une large part de la population, pas du tout préparée au système capitaliste.