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Quotidien

Rio Dulce le bien nommé !

Qu’il est doux de retrouver, au terme de 11 mois d’eau salée, un peu d’eau douce au robinet mais aussi pour se baigner !

Entrés à Livingston, nous remontons le fleuve au grès des rencontres et des envies. Ernesto est passé désormais, plus au nord, du coté du Yucatan. Nous prenons le temps de découvrir un autre monde. Un monde où les maisons n’ont que quatre murs sur pilotis, où le couchage n’est que hamac, où chacun dès le plus jeune âge a sa pirogue traditionelle et sa pagaie. Un monde où la pêche semble remplir les journées, où la lessive se fait à même le fleuve, où la première route est à quelques milles en aval ou plusieurs milles en amont.

Partout le fleuve s’étend dans d’incroyables méandres. Il envahit tout à tel point que la terre a disparu. Seules les montagnes au loin nous évoquent sa présence. Une tortue, une mygale, une balade à la rame dans la mangrove inexplorée, un jacagua, une aigrette, un nénuphar ou une jacinthe d’eau, une source chaude et sulfurée où se baigner, une grotte qui fait sauna, une fête locale très colorée…

Nous voilà au Guatemala !

Ernesto !

Depuis quelques jours on ne parle que de lui à bord : Ernesto. Ce n’est pas un nouveau copain de plongée, ni même une rencontre de sous les cocotiers.
Non, c’est une jolie tempête qui, passé l’arc antillais, se transforme en cyclone ! Trajectoire particulièrement sud, puissance respectable, vitesse appréciable, ce premier modèle de la saison arrive bien tôt et avec de jolies qualités.
« Jolies qualités » pour ce qu’il est : un monstre dévastateur !

Nous avions défini depuis longtemps l’attitude à adopter en pareille situation, on va pas jouer aux guerriers : COURAGE, FUYONS !

Tout l’équipage est aux aguets pour slalomer entre les patates, pour ne pas se manger un cayo, car ce serait un peu ballot que notre bateau ailles au fond de l’eau.

Confettis de Paradis

Les cayos essaiment le récif à 20 milles de la terre ferme. De loin en loin, un îlot émerge de quelques centimètres de haut. Parfois seuls les palétuviers ont pieds, quelques fois une plage a poussée au grès des courants de marée.

Mangrove, palmiers, plage, filao ou cocotier à chaque arrêt c’est une surprise : Nous ferons nous plumer par des Coast Guard armés trop mal payés pour ne pas abuser de leurs pouvoirs ? Nous ferons nous refouler à la mer par le garde peu avenant d’une île trop privée ? Serons nous enchantés par l’accueil et la générosité d’un pêcheur esseulé, 8 mois par an sur son îlot, comme sur un radeau à la dérive ? Pourrons nous nous baigner au bord d’une plage magnifique ? Serons-nous capables de nous aventurer dans la jungle de palétuviers ? Allons nous rencontrer la bonté, la brutalité ou encore un truand du gouvernement ?

Au terme de deux semaines d’errance au large du Belize, sur la grande barrière de corail.
A Rendez-Vous Cay,
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Tobacco Cay,
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Lagoon Cay,
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South Water Cay,
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Placentia Cay,
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Carrie Bow Cay,
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English Cay ou
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Snake Cay,
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nous avons croisé du plus vil au plus affable, du plus impénétrable au plus beau, comme si tout devait se mélanger à l’image de ce Belize si métissé.

En faisant notre clearance à Placentia, nous remarquons une annonce : le joli cayo du pêcheur de langouste est à vendre, 150.000 US$ !
Car au Belize, à l’inverse de Cuba, les poussières de paradis appartiennent à des propriétaires privés !

San-Pedro, Goff’s Cay : Whaou !

Whaou ! Le Stripped-Marlin de 1 mètre 90 qui embarque vers midi, après une heure de bataille, et qui va nous changer du barracuda.


Whaou ! Le cayo de 150m de diamètre où nous mouillons nos palmes, masques et tubas pour quelques jours d’incroyable snorkeling avec les raies léopards.



Whaou la barrière de corail de 400 milles de long !

Belize, San-Pedro, La Isla Bonita !

Quel contraste à quelques milles seulement de notre dernière escale mexicaine, le Belize nous accueille et nous ravit par sa diversité.

La langue officielle redevient l’anglais, mais en fait tout ce mélange dans ce pays très cosmopolite. Chinois, Maya, Espagnols métissés, Créoles ambrés, Indiens Caribs et Arawaks, Indiens des Indes Orientales, Allemands Mennonites et Arabes mixent leur langues et leurs cultures sur ce petit bout de paradis.

A La Isla Bonita, San Pedro, nous découvrons un peuple et un pays bien différent du Mexique.

Tulum-Xcalak

Poussés par le vent mais à contre-courant, nous longeons les côtes mexicaines vers le sud, vers le Belize. Les vivres frais embarqués à Tulum sont vite épuisés mais ni à La Bahia de la Ascension, ni à la Bahia del Spiritu Santo, ni même à Cayo Norte nous ne trouvons de quoi ravitailler. Tous ces mouillages ne sont que d’immenses lagunes ou atolls de 2m de profondeur sur plusieurs dizaines de milles de diamètre !

Luttant toujours contre nos trois nœuds de Gulf Stream qui divisent notre vitesse par deux, nous finissons par atteindre notre dernière escale avant le Belize, son lagon immense et ses atolls perdus.

Nous accédons par une passe étroite à Xcalak qui n’a rien d’une capitale. Une rue ensablée, quelques maisons abandonnées sinon délabrées, un poste militaire et un autre de police où nous pourrons faire les formalités de sortie.
Par contre, pour faire du frais il va nous falloir batailler. Un peu comme aux Grenadines ou à Charlotteville, nous nous retrouvons « en Pologne » : les épiceries minuscules ne proposent que du pain avarié et quelques conserves immangeables au coté du traditionnel Coca-Cola…

Le menu du bord risque fort de rester sur la page « riz-blanc-barracuda » pour quelques semaines encore ! Aujourd’hui cependant, nos deux charmantes voisines partagent notre repas ; langouste au menu donc !

Hasta la vista Frida !

Nous avons mis en ligne quelques videos

1 an déjà… ou presque !

1 an déjà que nous sommes partis nous balader.

Nous avons fait un bon bout de route et le plein de découvertes : de « la vie à bord » à « l’école à bord », de Trinidad au Mexique, des boas des arbres aux limules, des indiens Kalinagos aux Mayas, de la pêche à la carangue à la pêche à l’espadon, du capitalisme sauvage au communisme intact…

Il nous semble pourtant ne pas avoir fait le tour du sujet. C’est donc sans hésiter que nous continuons pour un an supplémentaire à tracer notre route sur les océans.

Tulum Ruinas

9h, nous sommes tous dans l’annexe pour aller au boulot, aujourd’hui : La Cité Maya de Tulum.

A la plage on se fait refouler par le service de sécurité, la station est fermée pour une cause indéterminée : pontes de tortues ou simplement pour travaux. Papa fait mine de ne pas comprendre et déclenche une alerte générale, le service d’ordre déboule en nombre et en costume mal taillé, pour courser les fraudeurs.
Nous nous garons un peu plus loin, en double file devant l’accès public à l’océan, Boulevard de la plage. Nous descendons du véhicule en faisant bien attention de ne pas se faire renverser, car nous sommes en plein short-break, ça défile.
Tous en sécurité sur le cordon dunaire, nous finissons de nous équiper : chacun son sac, ses chaussures bien lacées, sa tenue bien ajustée et sa trombine bien nettoyée.

Sauf qu’ici c’est pas Saint-Gervais, c’est la gare du Chatelet.

Nous faisons le tour des piquets pour emprunter le bon corridor et acheter notre ticket au guichet. On a encore loupé l’ouverture, c’est déjà l’heure de pointe… Ça bourre au tourniquet, la RATP (locale) a dépêché du monde, impossible de gruger l’entrée.

A l’intérieur c’est le rush. Des guides assermentés, talonnés par leurs touristes zélés, expliquent sans s’arrêter ce que le site, en ruine et plein de barrières limitant les accès, ne montre pas : l’architecture Maya.

Les quais sont bondés, impossible de prendre un cliché !
Ni une ni deux, on change de station mais à la plage aussi c’est complet !

A peine une heure de visite. On fait la queue pour sortir, toujours ces maudits tourniquets. En haut des escaliers, on débouche sur la rue, c’est pas les Champs-Élysée…

Retour au Mexique, Boulevard de la plage !

Isla Contoy – Puerto Aventuras – Tulum


Après une tentative ratée de régate mexicaine à Puerto Aventuras où, bien remonté, bien équipé, nous sommes tombés sur une porte close, nous mouillons devant le site archéologique Maya de Tulum.

Mouillage très agréable, « les pieds sur la plage », quoiqu’un tantinet rouleur diront les râleurs. Les filles font bronzette et les garçons des driblettes, comme si c’était les vacances !

On en profite aussi pour faire trois courses car sorti d’ici on repart pour quelques mois « en Pologne » : épiceries vides et biens de consommation élémentaire simplement introuvables, au Belize puis au Guatemala.

Nous visitons aussi notre première cénote, mais sans y sacrifier nos mômes, ce n’est pourtant pas l’envie qui nous en manque !

C’est vraiment impressionnant, nous plongeons loin sous la roche, découvrons le sous-sol du Yucatan.

Un peu comme à Viñales ou Los Haitisses, nous explorons le gruyère calcaire… sauf qu’ici nous le faisons avec palmes, masque et tuba, plutôt qu’à pied.

El Parque National del Isla Contoy.

Pourquoi courir les Caraïbes alors qu’il suffit d’aller visiter l’Isla Contoy ?

Sur 5 milles de long et à peine 300m de large, ce Parc National regroupe la faune la plus riche que nous ayons vu jusqu’à présent !
L’île est pleine d’oiseaux, frégates, ibis, hérons grands et petits, aigrettes de toutes tailles, échassiers marins et lacustres divers (et d’été) de toutes les couleurs, spatules et flamands roses, « canarmorans », mouettes variées dont une à bec de toucan qui semble bien embêté à l’atterrissage comme au décollage… certaines espèces pondent sur la plage, il faut bien faire attention de ne pas marcher sur les oisillons…
Il y a aussi tout un tas d’animaux tels des limules surnommées à bord Cabuto (cf Pokémon), des tortues qui font leur nid dans le sable, des crocodiles, des raies pastenagues et des raies léopards…

Toute cette faune est tellement facile d’accès qu’on peut l’observer sans plonger, car l’eau est transparente et peu profonde, ni débarquer, heureusement car il y a aussi énormément de moustiques voraces.

Les couleurs sont bien sûrs incroyables et les plages désertes car les touristes sont parqués au sud de l’île par des Guarda Parque fort sympathiques qui emmèneront Eliott, Kicco et Silvia assister à la ponte des tortues sur la plage, une nuit de pleine lune.

Quel accueil !